Est-ce que 2023, sa sobriété prônée, la baisse du pouvoir d’achat va permettre d’enrayer le gaspillage alimentaire ?
Est-ce que 2023, sa sobriété prônée, la baisse du pouvoir d’achat va permettre d’enrayer le gaspillage alimentaire ? C’est la question que l’on se pose chez SUGI face à l’actualité, à l’inflation qui mine le budget des français et aux nouveaux enjeux environnementaux. D’après une information récente (RTL, 28 février 2022), le gouvernement, pour aider les ménages les plus démunis, s’apprête à lancer un plan de 60 millions d’euros de transformation de la nourriture à la place des « chèques alimentaires » pour lutter à la fois contre le gaspillage (les légumes « moches » transformés) et les difficultés économiques à se nourrir.
Quand on parle de gaspillage alimentaire, les chiffres donnent le vertige. La FAO a estimé en 2019 que les pertes alimentaires (nourriture perdue depuis la post-récolte jusqu'à la vente au détail non comprise) étaient de 14% au niveau mondial, sachant que 828 millions de personnes en 2021 ne mangent pas à leur faim, soit une augmentation d'environ 46 millions depuis 2020 et 150 millions depuis 2019. La dernière étude française sur ce sujet a été menée en 2016 par l’ADEME qui montre que tous sont concernés : des producteurs, aux consommateurs en passant par les distributeurs et que l’impact environnemental d’un tel gaspillage est conséquent.
On attend la même étude fin 2023 pour voir si une prise de conscience des acteurs combinés à des initiatives publiques et privées commencent à faire de l’effet. À suivre donc.
Sources :
http://multimedia.ademe.fr/dossier-presse-etude-masses-pertes-gaspillages/index.html
https://www.fao.org/platform-food-loss-waste/flw-events/international-day-food-loss-and-waste/fr
Une des solutions prônées par la FAO est d’apprendre à acheter ce que l’on consomme et notamment d’acheter de la nourriture au plus près de ses besoins. L’achat en vrac peut apparaitre comme une solution. Selon le Réseau Vrac, le chiffre d’affaires du marché du vrac en 2020, tous circuits confondus, représente 1,3 milliard d’euros, soit une croissance annuelle de 8 %. Cette performance a cependant été freinée comparée au bond de 41 % réalisé en 2019. Jeune marché en plein essor en France, il a été victime du COVID 19. Par ailleurs, il se heurte dans notre pays à une culture de l’emballage et à des défis de distribution : garantir la traçabilité des produits, l’hygiène et l’exactitude de l’étiquetage. Alors packaging contre gaspillage, le match est lancé et constitue de sacrés défis pour le marketing durable.
Sources :
https://reseauvrac.org/epiceries-vrac/
Et si une partie de ces défis étaient levés grâce à la tech ? Ces dernières années ont vu cartonné des applis tech au service du secteur alimentaire pour limiter le gaspillage comme To Good To go ou Phénix, présentes dans de nombreux pays européens. Leur fonctionnement est simple : proposer à la vente à prix cassés des biens consommables en fin de cycle en supermarchés, boulangerie, épicerie … D’après le bilan de Phénix, 62 millions de repas et près de 200 millions d’euros de produits ont été sauvés grâce à leur appli en 2022.
Au-delà de la tech, les entreprises traditionnelles sont elles aussi concernées. D’après l’étude du BCG menée en 2018 sur le gaspillage alimentaire, les entreprises qui jouent un rôle dans la chaîne de valeur alimentaire récolteraient des avantages commerciaux tangibles tels que la réduction des coûts, l'ouverture de nouveaux marchés et de nouvelles opportunités de revenus. Ces entreprises également amélioreraient leur image de marque et leur capacité à attirer et à retenir les talents en s'attaquant à ce défi mondial de taille.
Alors, on s’y met tous ?
Source :
https://www.bcg.com/publications/2018/tackling-1.6-billion-ton-food-loss-and-waste-crisis
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